Face à la hausse des catastrophes naturelles ces dernières années, Bercy a décidé d’augmenter en conséquence la surprime qui finance le régime des catastrophes naturelles des assurances.
Les Français vont devoir allonger une somme plus importante pour être protégés par le régime des catastrophes naturelles. Selon un arrêté publié fin 2023 au Journal officiel, le taux de cotisation qui soutient ce régime spécifique des assureurs devrait passer de 12 à 20% pour les habitations et les biens des professionnels.
Les garanties vol et incendie des contrats automobiles devraient quant à elles augmenter de 6 à 9%. Cette hausse de la surprime sera appliquée à partir du 1ᵉʳ janvier 2025 et devrait engranger une manne supplémentaire de 1,2 milliard d’euros par an selon Bercy. Un coût supplémentaire pour les particuliers, mais nécessaire selon l’exécutif.
› Un coût supplémentaire pour les assurés
Pour les assurés, les prix des assurances devraient donc passer de 25 € par an à 41 € en moyenne, indique Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, à l’AFP.
› Une hausse du prix des assurances en catastrophe
Avec le réchauffement climatique le nombre de catastrophes naturelles n’a cessé d’augmenter. Elles seraient ainsi passées d’une moyenne d’un phénomène naturel grave par an entre 1950 et 2000 à près de 4 chaque année depuis 2001, selon les statistiques du ministère de la transition écologique. Une recrudescence qui inquiète depuis plusieurs mois les assureurs. Car le coût de ces évènements naturels hors normes croît tout autant.
Selon France Assureurs, les tempêtes Domingo et Ciaran auraient engendré à elles seules un coût de 1,3 milliard d’euros. Mi-décembre, la Caisse centrale des réassurances (CCR) a rendu son rapport annuel au ministère de l’Économie. L’assureur indique qu’un « taux de surprime de l’ordre de 19% serait nécessaire », notamment pour combler le déficit de la Caisse. Selon ce même document, les ressources du régime sont estimées à 1,8 milliard d’euros. Un petit montant comparé aux 2,1 milliards d’euros dont il aurait besoin.
› Une meilleure couverture des risques naturels à partir de 2024
Le ministère a exaucé les prières des assureurs, estimant que « ce déséquilibre croissant menace la pérennité de la couverture du régime Cat Nat », précise-t-il dans un communiqué. Cette hausse de la surprime devrait aussi permettre de financer les mesures prises par le gouvernement en 2021 visant à « améliorer l’indemnisation des sinistrés » et qui sont entrées en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2024.
Les assureurs devront alors prendre en charge les frais de relogement d’urgence des victimes dont la résidence principale est devenue inhabitable. Le tout sans pouvoir compter sur la modulation des franchises appliquées aux sinistrées qui sera supprimée.
Emilie Pelloux
